samedi 8 décembre 2012

"Le numéro 146..." Exemple de déshumanisation de l'hôpital

« Le numéro 146 est appelé au box C… » résonne dans le hall d’accueil.
Pourtant je ne suis pas au service cartes grises de la préfecture, ni à la CAF pour y déposer un dossier, ni même au centre des impôts pour porter réclamation…

Je suis dans le hall d’un hôpital tourangeau, au service « Admissions » !

J’y viens pour une simple consultation, mais la règle est la même pour toute personne ayant rendez-vous à l’hôpital, il faut préalablement se présenter au service des admissions.

Dans ce grand bâtiment moderne, refait il y a peu de temps, un espace a été spécialement aménagé dans le hall-même… Au milieu du passage des visiteurs et personnels, plusieurs rangées de « fauteuils » métalliques rouges ont été disposées et font face à quelques box blancs – étroits - dans lesquels s’entassent des employés administratifs.

L’endroit est neuf certes, mais froid – d’une impressionnante froideur – cerné par quelques poteaux, carrelages sombre au sol, les mûrs sont de même facture, et la hauteur inhabituelle du plafond rajoute un peu plus de glace à l’atmosphère.

Lorsqu’un patient arrive, il se présente comme moi, devant une petite machine où il est inscrit « Appuyez sur l’écran »… après trois essais, un ticket sort par l’orifice prévu à cet effet.
Mon ticket indique le numéro 146… onze patients me précèdent !



Je cherche des yeux un siège pour m’asseoir et comme les patients viennent rarement seuls à l’hôpital, ce que les architectes n’avaient pas dû prendre en compte, il ne reste que peu de place…

Je m’installe.
En face de moi une mère de famille avec ses deux enfants semble avoir le numéro 137, et à ma droite cet homme cheveux grisonnants dans un fauteuil roulant a – lui – obtenu le numéro 143.
Un couple de personnes âgées s’installe à ma gauche avec le 150, le 141 venant d’être appelé au box E par une voix électronique qui résonne à travers le hall.

A intervalles irréguliers, au milieu du brouhaha ambiant et des allers et venues incessant, les numéros sont énoncés un à un dans les hauts parleurs, par une voix électronique – précédant de peu l’affichage au dessus du box concerné.

Sur les fauteuils, les patients se scrutent anxieux, puis par une gymnastique qu’ils répètent sans cesse – selon leur place – lèvent les yeux ou se retournent pour regarder l’écran qui indique le prochain numéro.
La gêne est palpable, l’inquiétude également et chacun se prépare à entrer dans son box pour enregistrer son arrivée.

Nous ne nous connaissons pas, chacun vient pour une raison différente – plus ou moins grave – certains attendent un diagnostic qu’ils redoutent, d’autres espèrent que l’intervention qu’ils vont subir se déroulera bien ou encore que les résultats de celle qu’ils ont subis voilà peu sont à la hauteur des espérances.
Et pourtant, à l’angoisse de ce rendez-vous vient s’ajouter la lourdeur administrative, distante – impersonnelle – froide – presque austère – à la vue et au su de tout le monde, alors qu’ils sont venus chercher avant tout de la réassurance et du réconfort face à la maladie.

Bien sûr, on viendra m’expliquer qu’il s’agit de faciliter le traitement administratif des dossiers des patients, ou encore de soulager les services de soins ou les consultations.
L’excuse imparable consistera à me soutenir que cette attente organisée et au combien bureaucratique,  respecte un principe fondamental en droit de la santé et notamment en matière de droit des patients, celui de la confidentialité des données médicales de l’usager…

Mais au fond s’est-on une seule fois demandé à quoi pouvait bien penser un patient, au milieu de tant d’autres, dans ce hall qui n’a finalement rien à envier à celui d’une gare ?

L’impérieuse nécessité de respecter la confidentialité de ces informations n’est-elle en rien compatible avec un soupçon d’humanité dont l’hôpital doit pourtant  être paré ?

Il faut en effet se rendre compte que la première chose que l’on demande à un patient, lorsqu’il entre ainsi dans cet antre qu’est cet immense hall d’accueil, est de se déposséder de son identité le temps de quelques dizaines de minutes.
C’est pourtant l’attribut auquel il tient le plus, celui qui le rassure et après lequel il s’accroche lorsqu’il est diminué par la maladie, quel qu’elle soit.

Le patient devient alors un numéro au milieu d’autres numéros… attendant que l’automate l’appelle au haut parleur, patientant dans une atmosphère peu propice à sa sérénité.
Une fois dans le box, il n’aura pas plus de considération, non pas que les employés administratifs soient peu agréables, mais les nombreux numéros qui attendent derrière imposent que ces agents soient rapides, y compris dans leurs explications pour rallier le service adéquat.

Finalement, ce n’est qu’une fois dans le service de soins ou de consultation que le patient transformé en numéro se muera de nouveau en patient…

Mais durant ce laps de temps pouvant durer plusieurs dizaines de minutes, l’hôpital se transformant en machine bureaucratique austère, aura complètement déshumanisé sa prise en charge au profit d’un traitement administratif optimal…
Et c’est à ce moment que l’on pourra constater avec effroi que les priorités de l’hôpital  ne sont plus toujours en adéquation avec celles des patients et de la prise en soins dans toutes ses composantes.

Près de 25 minutes plus tard, la petite voix annonce « Le numéro 146 es appelé au box C »…
J’en ressors quelques dizaines de secondes plus tard après quelques formalités d’usages, vite expédiées par la nécessité pour l’agent de ne pas se laisser déborder par la file de patients qui s’allonge. Je m’engouffre alors dans les dédales de couloirs de l’hôpital et après la traversée de plusieurs salles d’attente, je rejoins enfin la mienne où je m’installe tranquillement.

Finalement, 40 minutes après mon arrivée à l’hôpital, une infirmière se présente dans la salle d’attente et – m’appelant par mon nom, un sourire aux lèvres – m’invite à entrer dans la salle d’examen.
Ouf ! Je viens de retrouver mon identité, et avec elle ma dignité…


mardi 7 février 2012

Du sursaut de la négritude contre un racisme ordinaire


J’étais comme beaucoup, choqué au plus haut point des propos tenus par Claude Guéant lors du congrès du Syndicat UNI.
Oh bien sûr, je connaissais le personnage, ses nombreuses sorties médiatiques précédentes, toutes aussi houleuses avaient taillé une réputation « taille patron » au successeur du non moins sulfureux Brice Hortefeux, notre blagueur auvergnat préféré…
Je n’étais pas plus surpris que ces propos soient proférés devant un collège de la qualité des membres de l’UNI que je cotoie (combat) depuis plusieurs années maintenant et dont le plus grand hobby est d’hurler : « la France aux français ».
Ces mêmes jeunes gens qui, voilà quelques années avaient cru bon, par une nuit d’hiver, de venir déloger des syndicalistes (de gauche faut-il préciser) bloquant une faculté pour manifester contre la loi LRU à coup de couteau et de matraques.

 Et le fait du jour n’est que logique puisque « qui sème le vent récolte la tempête », le paroxysme de cette polémique a été atteint là où finalement les propos du ministre de l’intérieur avaient fait le plus mal, au cœur de la République française.
Sur les bancs de l’Assemblée Nationale, un représentant de la nation a osé se lever et dénoncer des propos scandaleux ; Serge Letchimy, député apparenté socialiste de Martinique a fustigé les paroles de Mr Guéant faisant le parallèle avec le nazisme et les camps de concentration.

J’aurais pu m’abstenir des lignes qui vont suivre, être réservé sur la qualification de ceux de Guéant ou encore me contenter de trouver que ses paroles n’étaient que la preuve d’une ignorance telle que ce dernier avait confondu à la fois la culture au sens identité du terme, la religion et la civilisation.
Mais une anecdote du quotidien m’a finalement amené à revoir totalement mon interprétation…

En effet, régulièrement un ami avec qui je partage autre chose que les convictions politiques (apparenté UMP), m’a interpellé comme souvent, sur la polémique du jour via SMS.
Défendant d’abord mollement la position du député Letchimy, je me suis vite ravisé pour en venir rapidement à la véhémence face aux propos qui m’étaient tenus.
En l’espace d’un quart d’heure, j’ai pu contempler avec effarement ce que le quinquennat, son lot d’immondes polémiques, ses rumeurs nauséabondes, ses stigmatisations régulières et les interventions haineuses de nos gouvernants avaient pu engendrer dans l’imaginaire collectif, à commencer par les partisans de l’UMP.

Commençant par me dire que « l’uniformisation (sous entendu des civilisations) nivelle par le bas… » il en vint alors à noter ceci : « Maintenant quand un député martiniquais conteste ces propos il oublie de dire que sans l’apport des occidentaux il ne serait certainement pas dans l’hémicycle »
Face à la manifestation de mon écoeurement devant ces propos et après m’avoir signifié que « mon relativisme d’uniformisation de gauche me passerait… », il précisa : « depuis qu’on est parti (nous les occidentaux des colonies) la situation s’est aggravée » ce à quoi il finit entre quelques SMS de politesse par m’expliquer qu’il fallait défendre « nos valeurs judéo chrétiennes… »

C’est à ce moment précis que j’ai compris, au détour, comble de l’ironie, d’un cours de communication politique ce qu’avait pu ressentir ce député martiniquais à l’écoute des propos de Claude Guéant.
C’est au même instant que je me suis également rendu compte que le travail de « sape » réalisé par l’UMP sous la Sarkozie, avec les lieutenants Copé-Hortefeux-Guéant, s’aidant de transfuges comme Peltier et tant d’autres, pour cyphonner les voix du FN, avaient fait « mieux ».

Le parti de la majorité présidentielle a réussi à faire beaucoup mieux même, il a réussi à instaurer la peur de l’autre, de l’étranger faisant fi de ce qui a fait la grandeur de la France, pays de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen, celui des libertés et de l’égalité pour tous.
D'Argenteuil à Dakar et de Grenoble au Congrès de l'UNI, les élus UMP n'ont cessé de bafouer les principes fondamentaux dont la République avait mis tant de temps à se doter.

Cette théorie de Claude Guéant est très grave, beaucoup plus que certains veulent bien le faire croire, car comme le disait Christiane Taubira à la sortie de cette houleuse séance, l’idée qu’il y aurait des civilisations supérieures aux autres, induirait à considérer qu’il existe de ce fait des races supérieures à d’autres races…

Après tout il n’est pas si loin le temps où Roger Bastide nous parlait de la « superstition du primitif », où Herskovitz tentait de démontrer que le noir américain n’était qu’héritage, excluant tout possibilité d’évolution ; tout comme nous pourrions également évoquer avec Mr Guéant le point de vue de Levy Bruhl ou les théorie de Gobineau traitant de l’inégalité des races humaines.

Il a pourtant fallu du temps pour que la France s’affranchisse de ses vieux démons et permette à chacun de panser ses blessures. N’oublions pas que nous avons longtemps retardé l’abolition de l’esclavage, que nous avons participé activement à la colonisation avant de la quitter dans un bain de sang de Paris à Alger et qu’il y a encore si peu de temps, nous écrivions les dernières lignes judiciaires françaises des atrocités de la seconde guerre mondiale (procès Papon) durant laquelle nos grands parents et arrière-grands-parents ont tant souffert.

Paradoxale situation que celle-ci alors qu’en 2008, Nicolas Sarkozy rendait hommage à un homme qui s’est battu toute sa vie contre la colonisation, les inégalités et les injustices.
Cet homme, c’était Aimé CESAIRE, il a été avec d’autres comme Léopold Sedar-Senghor ou Leon Gontran Damas, l’homme qui a rendu les noirs de France dans son ensemble, fiers d’être noirs bien sûr mais aussi d’être français.
Et la France doit autant à ces hommes qui furent membres de l’Académie française, ministres, ou encore députés et qui ont largement contribué à faire la grandeur de la France.

Et cet homme qui leur succède aujourd’hui et qui était encore hier inconnu du grand public n’a fait que répondre avec son cœur meurtri, si fier pourtant d’être un français de Martinique.

Fier comme nous le sommes, avec beaucoup d’autres, de cette France multiculturelle, métissée et tournée vers un avenir où les principes de liberté, d’égalité et de fraternité ont encore toute leur place.

A ce titre si je suis perplexe quant à la hiérarchie des civilisations, je pense toutefois qu’il serait bon de rappeler à Monsieur Guéant et à l’UMP « qu’une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. » (Aimé CESAIRE, Discours sur le Colonialisme 1950)





samedi 21 janvier 2012

Le Tours FC ne tourne pas rond...


En rentrant sur Tours pour le weekend, je me suis fait un petit plaisir que je ne m’étais pas octroyé depuis longtemps.
Alors que je m’apprêtais à prendre mon train ce midi à la gare de Rennes, et passant devant le mythique Point Relay, à la vue de la couverture du journal L’Equipe (du 20 janvier) proposant l’interview exclusive d’Antoine Komboaré l’ancien entraîneur du  nouveau Paris Saint Germain made in Qatar, je n’ai pu résister à la tentation de l’acheter.

Ce qui n’aurait dû être qu’une simple lecture se transforme au final par un vrai « coup de gueule » comme diraient certains.

Jusque là je m’étais refusé à faire tout commentaire concernant le match Tours FC-Montpellier qui se déroulera lundi 23 janvier pour le compte des seizièmes de finale de la Coupe de France de football.
En effet, il est de notoriété publique maintenant dans la sphère tourangelle, que ce match suscite la polémique : depuis que les places ont été mises en vente voilà déjà quelques semaines, les supporters du TFC, occasionnels pour certains comme moi, ou assidus pour d’autres, ont eu la bien mauvais surprise de découvrir les tarifs qui seraient pratiqués ce jour là.
Ceux-ci oscillent selon les places de 15/20€ en virage sud pour atteindre 40/50€ en honneur centrale, sans oublier geste semble-t-il d’une grande bonté, le demi-tarif pour les étudiants-lycéens-moins de 16 ans et sans emploi qui s’élèvera selon la place à 10€ ou 15€.
Le prix des places a donc été pour certaines, multiplié par deux voire plus…



On peut véritablement se demander si cela tourne vraiment rond au sein du Tours FC, sans y voir de mauvais jeu de mots.

  Bien que les collectivités territoriales et avec elles indirectement, les contribuables, aient largement participé aux travaux de rénovation de la tribune nord et aux installations récentes (centre de formation), le Tours FC ne semble pas disposé à montrer une quelconque reconnaissance.
  Alors même qu’on ne peut pas considérer que le TFC ait réalisé de grandes performances cette année en Ligue 2, leur 7ème place actuelle ne devant pas faire illusion, puisque voilà encore deux matchs ils étaient … 14ème  (8 victoires, 5 nuls et 7 défaites).
  Plus consternant encore, devant une situation économique difficile pour une grande majorité de la population tourangelle qui ne fait pas exception à la situation française, et quand bien même les amoureux du sport qui sont nombreux autour de moi, espèrent encore que le sport et le « premier » d’entre eux le football puissent transcender les gens et les souder dans l’adversité, le TFC en a décidé autrement en pratiquant des tarifs clairement inaccessibles pour bon nombre de personnes, et en premier lieu les familles.

Qu’on se le dise Frédéric Sebag qui lançait à la presse au lendemain d’un match à domicile (enfin) remporté, qu’il avait entendu les supporters, n’a en fait rien entendu et ce n’est pas ce demi-tarif qui fera, tout comme les résultats de son équipe, illusion.
La révolution selon les dirigeants du TFC ? A tous ceux qui seront présents au stade de la vallée du cher, une place à 5€ sera proposée pour le prochain match de Ligue 2, pour le non moins séduisant… Tours FC-Le Havre !

Et ce ne sont pas les récents propos de Max Marty nous expliquant que c’est « un match de gala » qui justifie ce prix, ou encore ses insinuations, tentant de nous faire comprendre (ou de nous faire croire) que le Tours FC est un grand club et qu’il faut savoir évoluer en conséquence qui me feront changer d’avis…

Vous me direz alors « soit ! mais que viens faire ta foutue lecture du journal L’Equipe ? »

Et bien m’y voilà, les 3 premières pages du magazine, comme souvent depuis que le PSG a été racheté par Qatar Sport Investissment , sont consacrées au club de la capitale dont une justement réservée au seizième de finale de la CDF opposant les galactiques du Paris Saint Germain à Sablé sur Sarthe, valeureuse équipe de CFA2 (5ème division).
De fil en aiguille, et par simple curiosité, bon je l’avoue…  également par envie d’aller assister au match (situé à 1h00 de Tours en voiture), je me suis retrouvé sur le site internet de la MMArena, enceinte de plus de 25 000 places accueillant habituellement LE Mans FC mais offrant son gîte à Sablé pour l’occasion.
Et quelle ne fut pas ma surprise, une fois n’est pas coutume, d’apprendre que les places avaient été vendues en seulement quelques heures, à des prix variant entre 12€ et 25€ !
Qui plus est dans une enceinte qui, disons –le clairement a quand même plus fière allure que le stade de la vallée du Cher.

Cette allure, les spectateurs de ce match auront également l’occasion de la voir sur le terrain  puisque Carlo Ancelotti  a décidé pour ce match, d’aligner les stars habituelles de Paris : Gameiro, Sakho, Maxwell, Menez, Nené ou encore le non moins célèbre Pastore.

Sans faire offense à l’équipe du MHSC (Montpellier), méritante deuxième de Ligue 1, on ne peut toutefois pas comparer les effectifs où reconnaissons le de bons joueurs évoluent mais n’ont clairement pas la stature des joueurs du PSG.
D’autant que, rappelons-le, parmi ces joueurs de qualité certains sont partis défendre les couleurs de leur pays à la Coupe d’Afrique des Nations.

Cette comparaison avec ce match, qui n’a rien d’hasardeuse, n’a pas pour objet de crier l’amour que je porte au PSG mais simplement de démontrer un peu plus l’absurdité des prix pratiqués lundi prochain en terre tourangelle.

Et puis pour finir avec L’Equipe qui fut disons le, fort instructive aujourd’hui, le comble de l’ironie se situe dans un tout petit encadré de 3 mini lignes en bas de la dernière pleine page (voir photo) accordée au PSG : deux des joueurs  importants encore présents dans l’équipe du MHSC, en l’occurrence John Utaka et le capitaine de l’équipe Mapou Yanga-Mbiwa sont blessés et… ne seront pas du déplacement.


Je vous pose alors une nouvelle fois la question : comment peut-on honnêtement justifier ces tarifs ?

Alors qu’on se le dise, il est loin le temps où, avec quelques amis, supporters lensois-parisiens-auxerrois, nous allions au stade après les cours, payant notre place entre 5€ et 7€ pour voir une belle équipe de Tours défendre des couleurs et des valeurs…
Olivier Giroud, dont nous scandions le nom à chaque match voilà encore deux saisons risque d’être fort déçu à son entrée dans ce stade qui, en plus d’être refroidi par un temps d’hivers le  sera peut être également par une fréquentation loin de la ferveur légendaire de la Coupe de France.
Parce qu’à ce prix, il n’y aura ni famille nombreuse, ni cris de jeunes supporters (un lundi soir d’abord et à ce prix là en plus !), ni même de supporters occasionnels…

Au final, en plus de risquer de perdre le match devant une enceinte à moitié vide, et de se faire chiper par Montpellier un énième joueur de qualité (Moimbé ? Oniange ?), le TFC risque de perdre quelque chose de bien plus important, le soutien des supporters et l’amour du maillot…

Mais bon que Messieurs Sebag et Marty se rassurent, la véritable animation se fera certainement en dehors du terrain… le charismatique mais non moins détestable Louis Nicollin, dirigeant emblématique du MHSC nous gratifiera peut-être d’une de ses paroles déplacées et scandaleuses dont il a le secret : un « tarlouze » craché tel quel à un Biancardini ou un Diego qui aurait eu le toupet de nous envoyer en 8ème de finale*, ou je ne sais quel autre nom d’oiseau en direction des dirigeants du TFC qui n’auraient pas prévu assez de champagne ou de petits fours dans sa loge…

L’avantage d’un tel évènement, c’est que tous ces gens n’ayant pu assister au match auront un peu l’impression d’y avoir finalement un peu participé…

*insulte proférée par le président du MHSC à l’encontre du joueur de Lille autrefois à Auxerre, Benoît Pedretti.

jeudi 12 janvier 2012

Comptes là-dessus et bois de l'eau fraîche...!

Ce matin, le désormais nouveau secrétaire national à l’opinion de l’UMP, Guillaume Peltier, était sur les ondes de la radio RMC dans l’émission quotidienne « Les Grandes Gueules ». (106 fm sur Rennes, et 107.2 fm sur Tours)
A la question des deux complices, Marchal et Truchot, de savoir ce qu’ils pouvaient lui souhaiter de mieux pour l’année 2012, celui-ci a répondu qu’il « aimait profondément la Touraine »  et qu’il espérait vraiment la représenter à l’Assemblée Nationale à partir de juin prochain.

A l’heure où les médias et le grand public par la même occasion, découvrent le « phénomène » Peltier, tantôt sur France 2 face à Najat Vallaud-Belkacem , ou bien dans la presse écrite à travers des portraits signés Marianne et Le Point. On le retrouve également sur la toile, dans LeMonde.fr ou encore dans deux articles de Médiapart, la nouvelle coqueluche des dirigeants du parti majoritaire semble se sentir, communiquant professionnel qu’il est, comme un poisson dans l’eau.

Alors bien sûr, se contenter de le présenter ici n’aurait qu’un intérêt second, puisqu’aujourd’hui son passé décomplexé (pas tant que ça) est connu de tous : ancien membre du syndicat UNI lors de ses années universitaires puis du Front National, il devient ensuite membre du MNR avant d’être officiellement le bras droit et porte parole du MPF de Philippe De Villiers, pour le compte duquel il participe activement à la campagne contre l’« Islamisation ».
Enfin après de bons et loyaux services rendus à l’extrême droite, certainement tenté par l’exercice du pouvoir il rejoint la droite tourangelle mi-2009 pour y prendre l’importance qu’on lui connait aujourd’hui, malgré son opposition à cette dernière, étiqueté divers droites lors des municipales 2008 (Tours)  et sa défaite sous la bannière UMP cette fois-ci lors des cantonales 2011 sur le canton de Tours Sud.

Mais au-delà de cela, et parce qu’en expliquant simplement que Guillaume Peltier fut longtemps à l’extrême droite, avant finalement de ne faire qu’un tout petit pas  en rejoignant la droite extrême, nous n’avons pas décrit le cœur du problème :

En effet ce même Guillaume Peltier qui explique cet atypique passé par « une erreur de jeunesse », ne semble au contraire n’avoir rien perdu de ses idéologies d’antan.
Ce matin même sur RMC, après avoir expliqué qu’en France « ça ne va pas moins bien qu’avant » (1er sursaut), et avoir qualifié Guy Bedos « d’ultra gauche caricaturale parisienne sectaire et dogmatique » (rien que ça) en vient enfin à ses premiers amours.
Qualifiant Claude Guéant de ministre le plus républicain parmi les ministres (2ème sursaut), il s’empresse de justifier la politique d’exclusion menée par ce dernier, et dont beaucoup aujourd’hui en subissent les conséquences en Indre et Loire et en France, allant même jusqu’à parler, tenez vous bien, de « services rendus aux français de France. » Continuant sur sa lancée, il se targue ensuite d’être fier d’avoir une telle politique pour la première fois sous la cinquième République, et il continue - la machine s’emballe - considérant même que cette politique d’expulsions « est insuffisante »…

A la question suivante, il enchaîne, interrogé sur les propos d’Eva Joly sur les jours fériés à la carte (que je ne cautionne pas, autre débat), il s’écarte du sujet en expliquant carrément que la France est un « pays laïque aux racines chrétiennes » avec « 2000 ans d’histoire ».
C’est à ce moment précis qu’intervient mon troisième et dernier sursaut en même temps que se termine l’émission.

Cela confirme alors à ceux qui en doutaient encore, que non bien évidemment, Guillaume Peltier n’a pas changé : celui qui appartenait hier à l’extrême droite décomplexée, prônant l’anti-islam, jouant sur les peurs, luttant au sein de l’association Jeunesse Action Chrétienté qu’il a cofondé contre l’homosexualité et le PACS, défendant la priorité nationale et demandant l’exclusion massive d’étrangers est toujours le même.

Ce dernier a simplement mis un voile de fumée sur qui il est vraiment, mais comme disait un jour Michel Field à Jean Marie Le Pen  « il n’y a pas besoin de gratter beaucoup pour voir le vrai visage ».
J’en veux pour preuve ses plus proches alliés et ses plus fervents défenseurs au sein de l’UMP…
-Brice Hortefeux d’abord, ancien ministre de l’immigration et dont on se souvient de sa blague « sur les auvergnats », propos  qualifiés par les magistrats de la Cour d’appel  « d’outrageants » et « méprisants »…
-Hervé Novelli, baron de la droite tourangelle, ancien membre du groupuscule d’extrême droite, Occident.
-Et bien sûr Philippe Briand, autre baron de la droite tourangelle et peu connu pour ses positions modérées, et qui considère aujourd’hui Guillaume Peltier, comme son fils spirituel.

Au final, Guillaume Peltier est en fait le symbole de cette droitisation croissante de l’UMP, celle là même qui permet aujourd’hui, à Marine Le Pen d’avoir une place centrale sur l’échiquier politique. A tel point qu’il n’est pas à exclure, qu’à travers des personnages comme lui, à l’instar de ce que révélait Médiapart dernièrement, l’UMP effectue lors de futures élections un rapprochement avec le Front National.

Alors nous devons le dire tout net, nous ne voulons pas que Guillaume Peltier représente la première circonscription d’Indre et Loire durant la prochaine mandature législative.
Aux côtés de Jean Patrick Gille, le député socialiste sortant, cette circonscription est parfaitement représentée avec des valeurs et des projets cohérents et humanistes.

Nous ne souhaitons pas que cette Touraine, terre de nombreuses associations défendant les droits de l’Homme, l’égalité et le vivre ensemble devienne le fief d’une droite dure, extrême aux discours dangereux pour l’avenir de notre pays.


Après 2002 et 2007...pas de 2012!

Je profite de cette nouvelle année pour prendre une première grande résolution, celle d’alimenter régulièrement ce blog que j’avais fort timidement ouvert voilà quelques mois…
Il semblerait que j’ai largement sous estimé, en septembre dernier, l’énergie que demandait la découverte d’un nouvel univers et de nouveaux horizons.
Alors je vais m’astreindre à écrire régulièrement sur ce support, et prochainement je reviendrai sur la vie Tours’rennaise.

Ainsi ma première initiative, aussi banale soit elle en cette période, est d’adresser aux quelques lecteurs qui se perdront entre les modestes lignes qui vont suivre une bonne et heureuse année 2012, et le premier de mes vœux c’est que chacun puisse vivre cette nouvelle année en pleine santé, je ne sais que trop bien que c’est un corollaire essentiel à la réalisation des projets qui nous tiennent à cœur.

A ce titre un mot est sur toutes les lèvres et apparaît en bonne place dans les nombreux vœux qui sont souhaités, c’est celui du changement…
Celui-ci est distillé à toutes les sauces et dans tous les contextes en ce mois de janvier, et même si je dois le reconnaître, je suis le premier à en faire l’usage, je voudrais y apporter une nuance de taille.

Pour mémoire jusqu’à présent deux élections m’ont véritablement marquées, car si j’avais deux ans en 1988 puis 9 en 1995, on ne peut pas vraiment dire que je me souvienne des deux présidentielles qui se déroulèrent.
En revanche, je me souviens des larmes de mes parents devant leur téléviseur le soir du 21 avril 2002 et encore plus des miennes au soir du 6 mai 2007… car disons le franchement, sans qu’il soit fait de comparaisons hasardeuses, l’heure du bilan étant venue, nous pouvons aisément considérer aujourd’hui que ces deux élections étaient pour ainsi dire semblables sur de nombreux points.

Et voilà l’année tant attendue, celle finalement que nous attendons depuis 10ans, celle du changement, le vrai… ni celui du grand soir, mais pas non plus celui des lendemains qui déchantent.

C’est pour cette raison que comme un grand nombre d’entre nous, je souhaite des lendemains heureux au 6 mai 2012.
Mais pas à n’importe quel prix et dans n’importe quelles conditions…
Pour éviter la « bis repetita » de 2002 et de 2007, nous ne devrons pas reproduire les mêmes erreurs.
Je souhaite donc pour cette nouvelle année que ce soit la gauche unie, rassemblée au travers d’un grand front de gauche, autour d’un programme qui soit lui aussi de gauche.
Nous ne devrons pas nous tromper d’adversaire, ni même de partenaire.
Nous devrons oser ce changement, l’écrire vraiment et le proposer pleinement…

Je souhaite donc une année 2012 qui nous fasse oublier 2002 et 2007, qui nous invite à nous tourner vers l’avenir, une année qui soit le commencement d’une nouvelle France, une France qui fasse de ses diversités une force, de sa République le ciment qui fut le sien hier, de ses valeurs d’égalité et de solidarité un mot d’ordre universel.

mardi 13 septembre 2011

Bienvenue sur les "Chroniques de Tours'Rennes"

Ce blog est la résultante d'une longue réflexion qui m'amène finalement à sauter le pas avec sa création.
Les hésitations qui ont longtemps retardées mon apparition sur la toile, comme on dit, furent de plusieurs ordres :

-Tout d'abord personnels parce que choisir de "bloguer", c'est franchir le pas de la sphère publique, aussi petite soit elle.
Il s'agit alors de se demander ce qui peut être raconté, dénoncé, décrié publiquement  et ce qui ne peut pas l'être, ce que l'on peut assumer de dire et ce qu'on n'assumera pas.
A ce titre, je me suis légitimement interrogé sur la pertinence de futurs articles sur mon propre blog.

-En second lieu, la création d'un blog exige une discipline et une certaine rigueur quant à la régularité de la parution des articles.
C'est en réalité une question de respect, en premier lieu envers les lecteurs, aussi modeste soit leur nombre mais aussi de moi-même, au regard de mes activités annexes et de ma capacité  à travailler régulièrement autour de ce projet.

-En dernier lieu et juste avant de me jeter dans la "gueule" du web 2.0, une dernière question inhérente à l'ouverture de cet espace se posait, celui de l'anonymat.
J'ai, en effet, beaucoup hésité à savoir si je devais m'afficher clairement ou s'il valait mieux utiliser un nom d'emprunt
Après quelques tergiversations, j'ai fait le choix d'assumer complètement l'existence de ce blog, ceux qui me connaissent le savent, je ne suis pas du genre à cacher mes opinions derrière quelconque manoeuvre et ce n'est pas aujourd'hui que cela changera.

L'idée sera donc d'exprimer ici un ressenti, des aspirations et des volontés qui pourraient m'animer, celles-ci seront souvent éminemment politiques au sens large du terme et parfois polémiques, mais elles pourront bien sûr être diversifiées.
Je n'hésiterai pas à réagir sur l'actualité locale mais aussi nationale voire même internationale, tout comme je serai amené parfois à parler de la vie d'un microcosme d'où je suis originaire, le sud-Touraine.

Me revendiquant clairement, et avec fierté comme jeune de gauche, d'inspirations nettement socialistes, je tenterai très modestement de réagir aux faits marquants de l'actualité, espérant susciter le débat sur ce blog.

Mon constat tout d'abord, c'est celui d'un jeune engagé mais dépité de voir une jeunesse désintéressée tant pour l'engagement politique, mais plus grave pour celui associatif.
En effet, la bataille culturelle du "tous pourri" et du "nous n'y pouvons rien" menée par certains irresponsables l'a emportée, mais parce que je n'y crois pas, nous nous devons de relever le défi.

A l'heure où la jeunesse a été longtemps la grande oubliée des politiques menées, à l'heure où le taux de chômage des jeunes est parmi les plus élevés, où les étudiants peines à financer leurs études, où d'autres jeunes salariés galèrent pour trouver un emploi stable ou pour payer leurs factures ; il était temps que j'assume cette envie de m'exprimer sur la toile.

Alors ce blog tentera modestement, je le répète de montrer que la jeunesse n'est pas ce qu'on veut bien nous montrer et qu'elle peut encore prendre les responsabilités qu'elle a trop longtemps fuit.
Celles d'une jeunesse volontaire, engagée et réfléchie... Pas celle qui attend le grand soir mais celle qui démontre que par son action, par ses propositions et par son engagement elle peut compter et que l'on peut compter sur elle.

Toute proportion gardée, je citerai Stéphane HESSEL, lors du rassemblement annuel sur le plateau des Glières qui disait : "Il suffit qu'il y ait une minorité active, solide, des jeunes qui en veulent, qui considèrent que l'engagement signifie quelque chose ; il suffit qu'ils soient le levain qui fait monter la pâte et à ce moment là nous aurons une France résistante."

Je ne me poserai qu'en tout petit acteur de cette actualité, mais à mon niveau de simple jeune, ne revendiquant pas l'appartenance à une "catégorie sociale des jeunes" mais souhaitant que ceux-ci soient pleinement acteurs de la société, je tiens à participer et à agiter les consciences qui poseront leur regard sur cet espace.

Je terminerai cette présentation en précisant que la naissance de ce blog est en fait une coïncidence, qui n'est pas le fruit du hasard, avec mon premier "vrai" départ de mon cocon tourangeau.
Arrivé sur Tours, plus précisément à Montbazon, à l'âge de 5 ans, je me vois aujourd'hui obligé de quitter le microcosme de la touraine pour me rendre vers un horizon plus propice à la poursuite de mes études.
C'est donc à 25 ans que je rejoins Rennes, ville qui ne m'est pas inconnue, de par mes origines Ille-et-Vilenoises.

Mais ne nous y trompons pas, ce blog et le nom que je lui ai donné n'en est que plus explicite ne me font pas oublier d'où je viens et je retournerai régulièrement, le plus souvent possible même, vers ce beau coin de France cher à Balzac et à tant d'autres et qui m'a vu grandir.

Ce qui m'amène enfin et tout naturellement à évoquer en quelques lignes le nom que porte cet espace :
Attaché à ma terre tourangelle, où j'y garde mes proches, je ne peux me résoudre à la quitter sans le moindre regard derrière moi et non content d'y retourner souvent, je ne manquerai pas de me tenir informé de son actualité.
Mais je ne saurais arriver sur Rennes, sans me mêler à la vie rennaise et à ce titre, je tenterai à défaut d'en être un véritable acteur, d'être au moins un spectateur avisé.

Ainsi à travers ces deux villes, Tours et Rennes, avec mes aspirations et mes désillusions-mes coups de sang et mes coups de "mou"-mes certitudes et mes doutes, je mettrai de côté durant quelque temps la modeste vision du petit gars de touraine afin de laisser s'exprimer pleinement celle du gars de "Tours'Rennes".